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  • Photo du rédacteurF L'Hermite

DU Philosophie de l’ostéopathie à l’UCLY | Un diplôme universitaire pour les ostéopathes

Chers visiteurs du site, cher(e)s confrères et consœurs,


Dans la présente publication je souhaite raconter une expérience universitaire : le DU de philosophie de l’ostéopathie proposé par l’UCLY (l'Université Catholique de Lyon).


« L’objectif de ce Diplôme Universitaire, élaboré en dialogue étroit avec des ostéopathes, est de permettre à des professionnels et des enseignants en ostéopathie d’exprimer ce qu’est l’ostéopathie qu’ils pratiquent mais aussi d’interroger la dimension éthique de la relation en ostéopathie »




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Je décidai de m’inscrire au DU "Philosophie de l'ostéopathie" lors de la cinquième promotion, portée par une grande nécessité de compléter ma formation d’ostéopathe, avec de la philosophie. Voilà pour moi une façon de m’intéresser à la recherche en sciences humaines et sociales d’une certaine manière. J’ai eu connaissance de ce DU lorsque le livre "Approches philosophiques de l’ostéopathie" est sorti aux éditions Sully, il s’agissait des mémoires de la première promotion. Le titre m’avait de suite attirée, le contenu ne m’a pas déçue : des réflexions philosophiques sur le rapport corps-esprit, le fulcrum ostéopathique, la présence, la perception, le concept philosophique d’émergence, un développement de la pensée d'A.T. Still le fondateur, etc.



Le besoin pour moi d’aller au-delà des concepts proposés, d’en creuser la signification, de disséquer les mots, s'était souvent fait ressentir au cours de ma formation d'ostéopathe. En effet, l’ostéopathie est une jeune pratique de soin qui aurait besoin d'être davantage sujet de recherche et de réflexion philosophique ce qui permettrait de mieux concevoir et approfondir ses principes. Notamment ce qui la différencie des autres formes de médecine : l'utilisation de la main pour soigner, au-delà de cette question du toucher celle de la perception, mais aussi la subjectivité et l'intersubjectivité ou encore cette approche traditionnelle d'un concept de globalité. Le DU apporte précisément de la matière à penser notre ostéopathie et tenter de mieux la définir.



De façon générale la philosophie est une expérience qui transforme de l’intérieur et cela se ressent assez bien tout au long du cursus. Il existe réellement une forme de mise en application de ce que nous travaillons au DU dans notre quotidien d'ostéopathe. La formation est essentiellement théorique, aucune technique n'est enseignée. Des exercices pratiques accompagnent les sessions dans le but d'alimenter nos réflexions et débats, ils demandent une grande remise en question et la nécessité de déconstruire certains schémas de pensée afin d’élaborer autrement. Nous questionnons essentiellement la perception ostéopathique et surtout notre capacité à la dire et à l’écrire, ce que nous mettons ensuite en réflexion autour d’auteurs anthropologues et philosophes (F. Laplantine, R. Descartes, M. Merleau-Ponty, E. Levinas, H. Bergson, P. Ricœur, et bien d'autres).



Dans l’ensemble, les interventions concernaient d’une part directement l’ostéopathie, comme par exemple un retour sur les ouvrages de A.T. Still, et reprise des contextes historique et religieux (essentielle à la compréhension de Still) ; d’autre part des cours de philosophie et de littérature que nous mettons toujours en lien avec notre pratique ostéopathique, ce qui est particulièrement enrichissant.


La formation s'achève par la soutenance d'un mémoire. Pour celui-ci j'ai choisi d'écrire sur la pratique dite biodynamique de l'ostéopathie selon une approche clinique psychologique et psychopathologique psychanalytique, notamment sur la posture d'écoute du praticien. L'articulation entre ces deux pratiques de soin (psychothérapeute d'orientation psychanalytique et ostéopathie dite biodynamique) m'a permis d’approfondir ma réflexion sur de nombreux points : le cadre clinique, la neutralité, la relation d'accordage, la dynamique transférentielle, entre autres ; convoquant des auteurs de l'ostéopathie biodynamique (W. G. Sutherland, J. Jealous, C. Ridley) et des auteurs de la théorie psychanalytique freudienne et post-freudienne (J.-L. Donnet, D. Anzieu, D. W. Winnicott, R. Roussillon, etc.).



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Animée par une réelle passion, j’ai trouvé dans cette formation le goût de la recherche, celui des mots et des mots justes. Que de rencontres étonnantes avec des ostéopathes tous différents vis-à-vis de nos approches ostéopathiques, de nos carrières, nos parcours de vie ! Tous lancés dans une même dynamique de mouvement : apprendre à dire, et enfin à dire dans un espace rigoureux que nous offre le cadre universitaire.





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