Ostéopathie | Existe-t-il différents "courants" ou "approches" en ostéopathie en France ?
L'ostéopathie ou les ostéopathies ?
Il est une question que certains d'entre nous se posent, quels sont les différents "courants" de l'ostéopathie ? Si tant est qu'il en existe. Les patients s'interrogent légitimement sur les différentes manières de pratiquer l'ostéopathie, notamment lorsqu'il est question de trouver un praticien autour de chez soi.
Tout d'abord, il est souvent fait la distinction, selon les représentations sociales actuelles, entre un ostéopathe qui pratique des techniques articulaires (faire craquer), dites techniques à effet thrust, ou haute vélocité/basse amplitude, et un ostéopathe qui pratique une méthode dite "douce".
Dans la réalité, il se trouve que beaucoup de praticiens utilisent les deux "méthodes". Il n'y a pas différentes écoles de ce point de vue. Toutes les écoles d'ostéopathie en France (écoles privées, l'enseignement ne se fait pas à la faculté de médecine) ont pour obligation de proposer le même programme. Ce dernier est pensé comme une combinaison d'apprentissage de techniques manuelles divisées en trois catégories :
l'ostéopathie structurelle (techniques thrusts, entre autres, tout ce qui s'adresse au système musculo-squelettique)
l'ostéopathie dans le champ viscéral (s'adresse aux organes internes, du cou, du thorax, de l'abdomen et du bassin)
l'ostéopathie dans le champ crânien (s'adresse aux éléments de la base du crâne, la voûte et de la face, visage)
Pour rappel, cette distinction n'a pas existé aux origines de l'ostéopathie mais s'est construite plus tard lorsque le diplôme et le titre d'ostéopathe ont été reconnus par l'Etat (2002), et qu'un programme commun s'est créé pour toutes les écoles en France (2007, 2014).
La réalité clinique des ostéopathes diplômés ne fait normalement pas la distinction entre les trois champs théorico-pratiques mais les assemblent en une seule pratique cohérente.
Un diplôme reconnu et des formations post-graduées
Au-delà de la formation initiale, il est important (cela constitue même une obligation depuis les lois et décrets encadrant la profession, de 2002, 2007 et 2014) de continuer à se former après le diplôme (formations post-graduées) et de s'informer, une fois par an. Pour cela, nombre de formations sont proposées, parmi celles-ci :
Les formations post graduées pratiques, enseignant une pratique spécifique de l'ostéopathie, comme une sorte de témoignage sur des années de pratique et de partage, de transmission. L'ostéopathie est arrivée en France dans les années 50-60, les pionniers de l'ostéopathie française continuent à développer leurs théories issues de leur expérience personnelle. Par exemple, l'ostéopathie tissulaire de Pierre Tricot, l'ostéopathie biodynamique depuis W. G. Sutherland et ses élèves après lui (qui est à la fois une approche originale du crâne et pour certains une pratique plutôt d'orientation énergétique), l'ostéopathie somato-émotionnelle, etc.
Les formations théoriques et théorico-pratiques sur un sujet médical ou ostéopathique spécifique. Par exemple, un approfondissement des connaissances dans un champ théorique en particulier : la pédiatrie et suivi obstétrique (périnatalité), le sport, l'autisme, l'uro-gynécologie et santé de la femme, etc. ; ou une pathologie en particulier : la prise en charge des tendinopathies de l'épaule, la prise en charge de la douleur neuropathique, troubles ORL et de l'appareil manducateur, etc.
Il existe aussi des formations purement théoriques, elles concernent la philosophie (philosophie de l'ostéopathie ou du soin en général, l'éthique et la déontologie) par exemple, ou la psychologie (conceptualisation du soin via le modèle de compréhension bio-psycho-social), ou encore une reconceptualisation des principes traditionnels via les neurosciences, etc.
Par conséquent, c'est à partir d'un ensemble de formations (initiale et post-graduées) que les ostéopathes développent chacun une pratique hautement singulière. C'est pourquoi il existe une grande diversité de praticiens de nos jours.
Par ailleurs, certains se forment aussi à d'autres pratiques de soin (qui ne sont pas présente dans la formation initiale et représentent un choix personnel du thérapeute). Par exemple, il est assez répandu dans la culture ostéopathique de se former à la médecine traditionnelle chinoise comme pratique et conceptualisation complémentaire. Il existe aussi des compléments comme les connaissances en micronutrition ou phytothérapie. D'autres ont aussi une pratique dite "énergétique" issue d'autres cultures de soin également. Les médecines dites non-conventionnelles (alternatives ou complémentaires, les points de vue divergent régulièrement) ont souvent étaient empreintes du courant de pensée New Age et des pratiques ésotériques (en lien direct ou indirect avec le magnétisme, le chamanisme, les correspondances symboliques entre le corps et l'esprit, les notions de consciences cellulaires et les pratiques intuitives, etc.)
Pour conclure, toutes ces remarques questionnent en effet l'identité de la profession et mérite des études anthropologiques et sociales approfondies. Cependant, cela peut dans un premier temps expliquer votre désarroi en tant que patient lorsque vous êtes à la recherche d'un ostéopathe, de celui qui vous conviendra le mieux au regard de votre problématique et de vos attentes.
Comment choisir un ostéopathe ?
Si toutefois vous avez des difficultés à choisir un ostéopathe, n'hésitez pas à appeler avant la prise de rendez-vous si les informations que vous recherchez ne sont pas disponibles sur internet. A partir de quels critères choisir un ostéopathe ? Tout dépend de ce que vous recherchez, de votre rapport à votre corps (techniques plus ou moins dynamiques, un certain intérêt pour d'autres cultures de soin, etc.).
Attention aux idées reçues :
- un ostéopathe qui ne fait pas craquer n'est pas moins efficace
- aucune technique de soin n'est obligatoire, le patient ou la patiente a toujours le droit de refuser une technique (si elle est trop douloureuse ou s'il y a une crainte trop forte, voire une phobie, ou pour d'autres raisons)
- les techniques qui font craquer ne sont pas douloureuses, ne sont pas violentes (ou ne sont pas moins douces)
Quelle est ma pratique au cabinet d'ostéopathie à la Croix-Rousse ?
Je prends en charge les patients à tout âge, du nourrisson (dès les premiers jours de vie) à la personne âgée, en passant par les enfants, adolescents, adultes, et les femmes pendant leur grossesse (du premier mois jusqu'au terme).
Ma pratique se veut au plus proche des besoins de chacun, adaptée à la demande du patient. D'un point de vue conceptuel, mes bases théoriques sont l'anatomie et la physiologie du corps, je suis également en cours de formation à l'université de psychologie (psychopathologie, psychologie clinique et psychosomatique) en parallèle.
D'un point de vue technique, je pratique effectivement différents types de techniques, dites, comme explicitée ci-dessus, thrusts (ce que j'utilise le moins) mais aussi ostéopathie tissulaires, crâniennes et viscérales (auxquelles je me réfère plus), dans le souci d'une approche globale de l'individu.
Suite au D.U. de Philosophie de l'ostéopathie en 2019, et de mes recherches personnelles concernant la philosophie du soin en générale et l'histoire de l'ostéopathie, ma pratique se veut à la fois au plus proche des principes premiers qui ont fondé l'existence de la pratique ostéopathique et à la fois dans une recherche d'une reconceptualisation à l'aune des perspectives contemporaines d'une pratique basée sur les preuves scientifiques et de théories soutenues par un référentiel bibliographique rigoureux.
Je propose aussi de la formation continue en parallèle de mon exercice en cabinet. Je co-anime des groupes de supervision (d'orientation psychanalytique), en collaboration avec une consœur psychologue, à l'attention des ostéopathes D.O. (sur le modèle des groupes Balint).